Extrait du journal de sa Majesté Ivoire Le Blond
« Aujourd’hui, c’est la journée du chat… Je me délecte car en définitive, ces pauvres humains, qui se disent mes maîtres, m’ont fait un gros câlin tout spécialement pour ce jour sans prendre conscience que, tel un aristochat, c’est moi qui même la danse !
Le matin, au réveil, je me glisse entre leurs pieds et manque de les faire trébucher ! Ces idiots prennent ça pour de l’affection… il faudra que j’essaye avec les mioches en haut de l’escalier, ça peut être vraiment drôle !
Ensuite je joue des cordes vocales et miaule jusqu’à ce qu’ils me servent mon repas avec de l’eau fraiche. Je suis très persuasif à ce sujet et ils ne tardent jamais à exécuter mes ordres … Souvent, il est vrai, je mange trop et s’en suit une réaction vomitive que j’aime à exercer sur leur tapis préféré… Parfois, je pousse le vice à vomir sur le jonc de mer… je sais que ça rend complétement dingue la maitresse de maison ! Mais, alors qu’ils enguirlandent le gosse s’il renverse son verre de sirop, moi je continue mon dégobillage en toute impunité… Tiens, ce soir, je m’essayerai dans leur lit.
Je suis un être indépendant et libre et j’aime sortir à ma guise dans les environs en tentant d’agrandir mon royaume. Hélas bien souvent, je me prends de sacrées volées par les sacs à puces du quartier et reviens tout écorché. J’ai alors droit à une visite chez le docteur félin qui coute une blinde mais là encore, personne ne semble m’en tenir rigueur…
J’aime également rentrer le soir le poil souillé de terre, feuilles et autre graminée et les semer dans toute la maison alors que l’aspirateur, cet engin de malheur qui fait un affreux boucan, vient d’être passé, c’est ma petite victoire jusqu’à ce qu’ils comprennent que le bruit m’insupporte et que je souhaite que l’on respecte mes temps de sieste. Je suis patient… ils finiront par comprendre.
Il va sans dire que je n’obéis à aucun ordre. Le chien, cet abruti, passe son temps à aduler les humains de sa maison… il est tout heureux de se balader attaché au bout d’une corde et se met dans des états pitoyables dés que ses maîtres reviennent. Je pense clairement que c’est un attardé mental. Heureusement, il n’est pas là très souvent et c’est mieux ainsi car je ne saurais supporter son avilissement permanent… Il est tellement lobotomisé qu’il pourrait donner sa vie si on braquait la maison… Quelle andouille ! Je ne risquerai pas une griffe à défendre quoi que ce soit… je ne suis pas matérialiste… je préfère sauver ma peau.
C'est aujourd'hui la journée du chat mais demain aussi et tous les autres jours qui suivront... clairement je suis un roi, et pas seulement aujourd’hui... »