Alors que nous rentrons de l'inauguration du salon de coiffure de L, discussion mère-fille :

- Dis moi, demoiselle, que penses-tu de ce nouveau salon de coiffure, c'est chouette non ?  (1)

- oui alors, c'est beau comme tout !! 

- t'as vu ça, comme c'est tout joli, j'ai hate d'y aller moi, pour me faire couper les cheveux !! (2) Et toi, tu n'as pas envie de te faire couper les cheveux pour un joli carré ? (3)

- ça non alors ! (4)

- mais POURKOI ?????? (5)

- bein, t'as déjà vu une princesse avec un carré ??? moi non...

- pfffffffffffff (6)

(1) soi dit en passant, vraiment très chouette ce nouveau salon !

(2) ou, l'art et la manière d'amener le sujet comme sur un plateau, de créer l'envie... c'est du marketing, dixit chéri !

(3) tellement plus joli et tellement plus pratique....

(4) raté...

(5) nan mais pourkoi ??,

(6) je cherche encore....

et alors là, vous vous dites, peut être à juste titre d'ailleurs : ça y est, on l'a perdue, elle est timbrée...

Parce que la mode actuelle, c'est celle du portage et que la journée d'aujourd'hui ne lui est pas consacré ! (1)

Et bien non, cher lecteur, je ne suis pas encore prête pour l'asile (2)

Mais j'ai décidé de vouer cette journée fériée à une cause bien particulière au Petit Breuil, celle du non portage...

Parce qu'il faut être un peu clairvoyante, savoir assumer ses actes, affronter la vérité, bref, avouer, admettre (3) :

Depuis, qu'il est né, j'ai peut être un peu trop porté Monsieur XY... en écharpe, en yamo, en sling, et bien sur dans les bras, à tel point que, la journée du portage, en ce qui me concerne, c'est de manière intensive, 365 jour par an.

Alors je vous vois venir ! Quel est donc mon problème, à notre époque ou le maternage proximal est mis en avant ?

Le problème c'est qu'il devient lourd, notre XY, et qu'il a facheuse tendance à user et abuser de la pratique, piquant de sacrées crises pour arriver à ses fins, manquant de me faire trébucher mille fois en s'accrochant à mes jupes, et me gratifant récemment d'un terrible mal de dos (4)

Et alors que tous ceux qui le gardent m'assurent que c'est un adorable petit ange, moi, je récupère le soir, un affreux démon, un hurlator, qui se précipite vers moi les bras tendus : "PORTE MOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII"(5)

Au grands maux, les grands remèdes, depuis ce matin, je suis en grève, c'est la journée du non portage...

J'ai essuyé quelques crises depuis ce matin, mais je tiens bon ! (6)

Suite au prochain épisode !

(1) portage au cimetière, bof...

(2) quoique, ne nous moquons pas trop vite, je n'en suis parfois pas très loin...

(3) en bonne connasse que je suis, j'ai un peu, un tout petit peu de mal à admettre quand j'ai tort... 

(4) j'ai eu beau mettre le mal en question sur le dos, c'est le cas de le dire, d'une mauvaise position au bureau, je vois bien que personne n'est dupe...

(5) bien sur, étant donné que la parole n'a pas l'air d'être l'une de ses priorités, il ne le dit pas exactement, mais croyez moi, il sait faire passer le message...

(65) et je vous passe les regards de chéri remplis de "je te l'avais bien dit" ou "t'aurais du m'écouter"

Avez vous en mémoire le numéro 40 de ma dernière to do list ?

Non ?

Une histoire de pneus sur ma voiture de non connasse... le truc chiant à mourir mais dont il faut s'occuper car :

1/Je ne crois pas que nous allions vers les beaux jours,

2/ la conduite sous pluie, en slick est loin d'être à ma portée...

Bref, j'ai donc enfilé ma tenue de pauvre petite créature fragile, d'épouse tellement dépendante du mâle, si fort, si parfait, afin de le convaincre de gérer l'affaire...

Chose qu'il a fait, par amour pour sa délicieuse épouse - ou peut être aussi pas pitié, mais, ça, je préfère l'ignorer...-

Voilà, donc mes pneus ont été livrés chez le garagiste du coin où chéri avait pris rendez vous pour moi en fin de soirée !

Je n'avais donc qu'à déposer mon véhicule, attendre une demie heure et rentrer.

Enfin, ça c'était en théorie...

Parce qu'en réalité, je ne me suis pas sentie franchement à ma place dans le boui-boui en question...

Le mécanicien, tout droit sorti des pierre à feu, me reluque d'un drole d'air...me mettant encore plus mal à l'aise...

Il me lance un amical "c'est pour quoi ?"

Histoire de détendre un peu l'atmosphère, je lui réponds que je viens pour la pose des nouveaux souliers de mon auto... Mais, il n'a pas le même sens de l'humour que moi...

- pneus avant ou arrière ?

- alors là je n'en sais fichtrement rien... c'est mon mari qui les a commandés...

- quelle marque ?

- aucune idée...

- vous connaissez pas la taille non plus j'imagine ?

- Comment dire...

- ouais, je vais voir...

Il revient avec les fameux pneus... sauvée !!

Il se penche sur le côté de la voiture, puis se redresse et finit de m'achever :

- vous avez le numéro de votre mari, parce que là, il me faut les clefs des boulons des jantes et j'ai comme dans l'idée que vous ne savez même pas ce que c'est !

Je lui aurais bien fait avaler sa clef à molette mais :

1/ il est tout crado et je porte ma super veste de la mort qui tue et qui ne se lave que chez le teinturier, donc...

2/ il est costaud et perchée sur mes talons, je ne suis pas très stable pour la bagarre...

3/ il a raison... je sais pas ce que c'est que ce truc qu'il cherche...

dans son regard, j'ai clairement pu lire "pauv fille"...

Note pour plus tard : potasser un peu la mécanique, pour que la prochaine fois, j'ai l'air d'une connasse, certes, mais pas d'une conne...  

Grande nuance...

Ca n'a l'air de rien comme ça et pourtant, entre les absences de chéri, la préparation de la rentrée, le week end disney, les réunions, les trucs, les bidules, nous sommes ravis d'avoir pu savourer un week end ordinaire.

alors les gens, qu'est ce donc au Petit breuil qu'un week end ordinaire ?

Ca commence le vendredi par une soirée en famille.

Le lendemain matin, on traine un peu avant de se décider à partir faire un tour sur le marché pour y acheter un délicieux poulet roti.

Faire les devoirs avec la demoiselle sous le soleil encore chaud en ce début d'octobre, 

La regarder partir, ravie, avec son père à l'écurie, pendant que Monsieur XY et moi improvisons une promenade dans les rues du village.

Péparer une mousse au chocolat et un bon repas pour les amis qui viennent diner.

Les accueillir, profiter d'eux et des enfants, rire, refaire le monde, trouver mille raisons de trinquer, bavarder et passer un bon moment.

Le lendemain, trainer au lit jusqu'à 10 heures et se marrer devant le téléshopping...

Préparer le jardin à l'arrivée de l'automne.

Se ballader tous les quatre, sans but ni dessein, oublier l'insignifiance du paysage, et profiter simplement du beau temps.

Voilà...

Ca n'a l'air de rien comme ça, mais c'est rudement chouette.

Ah, j'allais oublier quelques informations capitales :

- Monsieur XY mange à table avec nous, le même menu que nous... adieu purées, balayé le babycook, avec ses 16 dents, il dévore !

- La demoiselle fait de gros progrès niveau lecture, elle commence à déchiffrer certains mots...

- Samedi, le raggy a eu 5 mois et pèse déjà 3,400 kilos... un beau matou en perspective...

Bonne semaine !